Aujourd’hui, place à notre baroudeur
Bonjour Jimmy,
Peux-tu te présenter ?
J’ai 44ans, marié et 2 garçons footeux de 17ans et 14ans.Après une carrière de sous-marinier de 18ans, je suis devenu analyste en imagerie satellite.
Je suis originaire de l’Isère, passionné d’alpinisme, de randos en montagne et plus largement de nature. Ma vie tourne bcp autour du sport.
Comment en es-tu venu à pratiquer le cyclisme?
Depuis tout petit, je passais mes mois de juillet à regarder le Tour de France avec mon grand-père. J’ai toujours été fasciné par les exploits en montagne.
Je rêvais de tous ces noms de grand cols. Aussi,je passais mon temps en VTT. Mais j’ai commencé par le rugby et le handball en compétition pendant 25ans.
J’ai poursuivi par le badminton en club jusqu’à une rupture du tendon d’Achille en 2006, l’année où je devais faire le Mont Blanc.
Finalement, j’ai passé le mois de Juillet au lit à regarder mon copain d’enfance Cyril Dessel prendre le maillot jaune et gagner un étape sur le Tour.
C’est là que je me suis mis au vélo et à la course à pied. Cela a été une évidence même si je faisais du VTT le dimanche avec des potes.
Comment t’es venu l’idée de participer au Paris Brest Paris ?
En fait, depuis que je suis à l’ACG, j’ai toujours entendu les aventures de tous ceux qui l’ont fait avec admiration.
C’est à la fin d’une rando du 31/12 de l’ACG et après 2 bières que j’ai accepté le challenge avec Claude et d’autres.
Une fois que l’idée a germé, je me suis mis en mode longue distance.
Cette épreuve cyclotouriste demande beaucoup de préparation ? Comment s’est-elle passée ?
Oui, il faut être prêt d’abord dans sa tête pour encaisser les brevets que j’ai pris comme un parcours initiatique. Première étape, préparer le matériel pour être autonome.
Ensuite, faire des sorties longues et les premières nuits à rouler.Pour mon premier 400km, j’ai voulu être seul dans la nuit pour apprendre.C’étaient de nouvelles sensations et chaque lever de soleil est
une renaissance avec un regain d’énergie insoupçonnée. Tout s’est bien passé même si je retiendrai la canicule sur le 600km où j’ai eu très peur à Redon. Le corps en surchauffe, rien qui passe, petite insolation.
C’est là que le mental et la résistance entrent en jeu. Il a fallu remonter sur le vélo et attaquer seul la nuit et quasiment tout le D+ sur la seconde partie. Arrivé à Brest assez frais, je me suis dit que j’étais prêt. Pendant la prépa tu rencontres le monde des grands randonneurs et surtout l’équipe des ADM sur les sorties longues. Il y a bcp de respect entre randonneurs et cela a resserré les liens entre les 10 de l’ACG tous finishers. On est la promo 2019 !
Sur les un peu plus de 1200km du parcours, tu traverses différents types de régions comme le Perche, les Alpes mancelles, la Bretagne, etc … Quelle est la partie que tu as préférée ?
Je pense que les Alpes Mancelles doivent être belles mais je les ai traversées de nuit ou presque dans les 2 sens.En fait, pour nous la Bretagne est un peu une libération car nous connaissons les routes même si elles sont la grosse difficulté au coeur du parcours. La France rurale est magnifique.
Certains pensent que le fait de repartir de Brest peut être difficile ? Comment s’est passé pour toi ?
En fait, j’ai souffert pendant tout l’aller et je suis arrivé à Brest très fatigué physiquement et mentalement. J’étais à peu près dans les temps malgré le vent de face et je devais repartir après une courte pause à Gouesnou… Mais avec Bertrand on s’est concerté et ma femme m’a convaincu de passer une petite nuit après une bonne douche et un repas. Cela a été ma seconde meilleure décision !
Dès le réveil j’ai senti de la force dans les jambes et attaquer les Monts d’Arrée à la fraiche a été un moment magique de vélo. Ensuite j’ai retrouvé mes jambes jusqu’à l’arrivée.
Quel a été le meilleur moment du pbp et le moment où tu as rencontré plus de difficultés ?
Le meilleur moment a été quand en perdition à Vilaine la juhel au km 220 en pleine nuit j’ai été récupéré par la Team Sky Bodé.Je ne l’ai plus quittée pendant 1000km. Le meilleur moment a finalement duré pdt tout le PBP, on a bien rigolé et j’ai apprécié l’esprit de camaraderie de Jo Bodé, Steph Bodé, Noel et Bertrand.
Le pire est peut être les 200 premiers km où je cherchais la solution pour retrouver ma carburation et ne pas paniquer, faire des erreurs, s’obstiner seul et ne pas être finisher. Il faut de l’humilité devant un tel défi.Ma première bonne décision a été de changer mes plans et de m’adapter.
Seras-tu partant pour un nouveau paris-brest-paris ? Et si oui, feras-tu la prépa de la même manière ?
Plus le temps passe et que je relis dernièrement les récits des copains, j’avoue que j’y retournerai bien en autonomie complète bien entendu.
Je ferai exactement la même prépa dans l’ensemble mais en roulant un peu plus au mois de Juillet.