Guillaume CALVES participait à son premier bikingman à partir du 1er mai 2023. 1000 km sous le soleil portugais avec 12 000 mètres de D+

Guillaume revient pour nous sur cette épreuve :

« Le lundi 1er Mai, je participais au Bikingman Portugal

Les épreuves Bikingman sont des épreuves de 1000 km à effectuer en 5 jours maximum. Il y a 2 Checkpoint obligatoires. Petite particularité, le drafting est interdit (être dans la roue de quelqu’un d’autre) et il n’y a aucune assistance autorisée lors de l’épreuve. Le participant doit se débrouiller seul pour réparer son vélo, trouver à manger, à boire et dormir.

Le départ était donc donné le Lundi 1er Mai à 5h00. Les premiers kilomètres défilent très vite. On est encore entre « concurrents » avec une distance entre nous obligatoire. Vers 10h00, les premières chaleurs se font ressentir. Un petit peu étourdi je fais une erreur de parcours qui me rajoute 8 km…

Jusqu’au premier Checkpoint au km 279, il y a très peu d’arrêts hormis les pauses fraîcheur pour remplir les bidons. J’arrive donc au premier contrôle à 15h55 avec 27 Km/h de moyenne malgré les 4300 mètres de dénivelé positif. Je repars vers le checkpoint suivant qui se trouve 388 km plus loin avec la première nuit devant moi.

Je fais une pause repas dans la soirée pour prendre des forces vers 19h. Mon premier « objectif » est de parcourir les 500 premiers kilomètres dans les 24 premières heures de l’épreuve. Je fais ma première « sieste » de 45 minutes vers 1h du matin. Je découvre donc cette gestion du sommeil lors de cette nuit, c’est pour moi encore l’inconnu. Je m’arrête une 2^ème fois à 5h du matin avec 500km au compteur, premier objectif atteint.

Cette fois, je prends le relais d’un Duo qui faisait une sieste dans un SAS de banque. Après cette petite nuit je fais arrêt café et viennoiserie nécessaire pour rouler la matinée. Je repars pour cette 2^ème journée qui s’annonce encore plus chaude. Sans avoir roulé encore une fois en cuissard cette année avant de partir, je sais que je vais souffrir car je ne supporte pas toujours les grosses chaleurs…

Les kilomètres passent, la chaleur monte. Il me reste 90 km avant le Checkpoint 2 et la chaleur est très forte (entre 35-37 degrés). 30 minutes après avoir rempli les bidons, ils sont déjà chauds… Les pauses fraîcheur et coca se font tous les 1h30 environ.

Arrivé au Checkpoint 2 à 15h10, je me rends compte que je ne suis pas le seul à souffrir. J’ai à ce moment qu’une hâte, que la nuit arrive et la fraîcheur qui l’accompagne. Ma peau est bien cramée, je m’étale de la crème hydratante que je trouve pour atténuer les brûlures dans la nuque. Je pars donc dans la dernière partie du parcours de 344km. On m’avait prévenu qu’après le km 675, les magasins et ravitaillements seraient rares. Je m’arrête dans une supérette me restaurer et me préparer de quoi tenir toute la nuit.

Première pause « sieste » vers 00h00, sur un banc cette fois pour 45 minutes. Je me rends compte que quelques soucis physiques arrivent, mes genoux à froid ont du mal se déplier. Je dois les « chauffer » avant de pouvoir pédaler normalement. C’est sûrement dû à une petite déshydratation. Au petit matin je me retrouve dans un petit shop de distributeur automatique. Et je retrouve à ce moment-là le Duo que j’avais vu la nuit d’avant. Il reste 150 km et ça fait du bien d’échanger avec eux après cette nuit. Tout le monde est dans le dur, les derniers kilomètres se feront au mental. Les genoux deviennent de plus en plus douloureux. Je prends la décision de m’arrêter que très peu pour éviter de me refroidir.

La fin du parcours est annoncée difficile et ça se confirme, les bosses d’environ 1km avec des pourcentages allant de 10 à 17% s’enchaînent. Un terrain qui me convient bien mais qui est rendu très difficile avec les douleurs et le vélo de 12kg à traîner.

Je fais mon arrivée dans les rues de Faro à 12h30. Je termine donc mon Bikingman en 55h37 minutes en 13ème position. Heureux du résultat car je suis dans mes objectifs pour ma première course ultra distance. Mentalement et physiquement, je suis surpris d’avoir repoussé aussi loin mes limites. Si c’était à refaire, je ferais un peu moins de pauses et en essayant de les optimiser au maximum. Il me manquait aussi les prolongateurs, indispensable dans ce genre d’épreuve. Ce fut une très belle expérience, les quelques jours après la course je ne me voyais pas repartir pour une épreuve comme celle-là. Aujourd’hui ça a changé, et je réfléchis déjà à la prochaine… »